LA FONCTION STRATÉGIQUE: AFFIRMER VOTRE LEADERSHIP

Nouvelle prise de poste sur une fonction stratégique.

Contexte de ma cliente :

  • Nouvelle prise de poste sur un job de Direction Worldwide (son N+1 est le CEO du groupe)

Ses deux défis de la semaine :

  • N°1. Faire face Ă  son CEO dont le socio style est plutĂŽt de type « contrĂŽlant » : focussĂ© rĂ©sultats, les rĂ©sultats passent avant les sentiments, et trĂšs orientĂ© business et opĂ©rationnel sachant que ma cliente Ă©tait, jusqu’à prĂ©sent, plutĂŽt familiĂšre d’un mode de management de type affectif, qui privilĂ©gie le one to one, et la relation partenariale, sur des sujets de nature stratĂ©gique, et qui a peur d’ĂȘtre mal aimĂ©e.
  • N°2. Faire face Ă  une nouvelle collaboratrice, cadre dirigeante d’un pays trĂšs influent qui gĂ©nĂšre 50% du CA du Groupe et qui prĂ©tendait avoir la place qu’on vous a attribuĂ©.

Q1. Comment m’aligner sur le mode de fonctionnement de mon boss, qui plus est CEO du groupe ?

Suggestion : LĂącher prise tout de suite
ne pas tergiverser. S’organiser pour y rĂ©pondre trĂšs trĂšs vite (dans les deux mois qui suivent votre prise de poste).

Par contre, construire rapidement, Ă  partir des enjeux business, votre stratĂ©gie court terme (2022/2023), et amener vos Ă©quipes Ă  construire le plan d’action qui en dĂ©coule, avec les indicateurs business, et les jalons clĂ©s pour les atteindre sur l’annĂ©e ; Suivre les rĂ©sultats et fournir votre vision de synthĂšse, avec rĂ©sultats atteints mensuellement sous forme d’indicateurs.

Passer d’abord cette Ă©tape avec lui. C’est ainsi qu’il vous tĂ©moignera ultĂ©rieurement qu’il a eu raison de vous faire confiance
. Ensuite la relation partenariale pourra peu Ă  peu s’installer.

Q2. Comment gĂ©rer cette personne qui est dĂ©sormais placĂ©e sous votre responsabilitĂ© mais qui fait tout pour l’ignorer
dans un contexte de recentralisation des dĂ©cisions (au profit du Global et du Central et au dĂ©triment du Local)

Suggestion : La reconnaĂźtre comment votre futur « gourou ». Elle est lĂ  pour vous rappeler que vous n’avez pas complĂštement confiance en vous malgrĂ© que l’institution vous ait reconnu lĂ©gitime (par le droit), compĂ©tente (vous maĂźtrisez pleinement votre sujet et justement il vous a choisi vous et pas elle) et responsable (on sait que savez dĂ©fendre les enjeux de l’entreprise et que vous n’ĂȘtes pas « clivante », vous avez crĂ©Ă© l’adhĂ©sion
)

Moralité : c’est un trĂšs beau dĂ©fi personnel pour progresser sur sa confiance en soi.

Comment ? Le jouer en deux temps

  • Temps 1. Ne rien lĂącher les 6 premiers mois. Votre rĂŽle est de prendre les commandes.

Sur le fond :

  1. Bien prĂ©parer vos rĂ©unions avec cette personne. Cela va vous rassurer en montrant, s’il le faut, qu’au niveau technique vous avez des « billes » et qu’on ne vous l’a fait pas
vous connaissez votre mĂ©tier.
  2. RepĂ©rez les sujets de type « rĂ©galiens » qui doivent ĂȘtre « recentralisĂ©s » et sur lesquels vous avez un enjeu Ă  reprendre la main (ex : Enveloppes budgĂ©taires
), et surtout ne pas avoir peur de lui dire NON, avec bienveillance mais fermetĂ©. Oui, elle ne va pas ĂȘtre contente, mais c’est normal et ce n’est pas grave. Vous ĂȘtes mieux placĂ©e qu’elle pour qualifier les enjeux du Groupe et dire ce qui relĂšve du Global et du Local.
  3. RepĂ©rez les autres sujets sur lesquels vous pouvez ĂȘtre dans le mode gagnant – gagnant et qui pourront faire l’objet d’une nĂ©gociation avec elle. (Ou Avec ce pays
).

Sur la forme :

  1. Bien prĂ©parer l’animation de vos rĂ©unions et notamment, positionner vous en mode coaching ou facilitant, pour crĂ©er l’ouverture Ă  d’autres possibles et les conditions du dialogue. Surtout ne rentrez pas sur un mode Imposition, car elle va se mettre en mode « pouvoir » ou « je ne suis pas d’accord » « ou je sais mieux que vous » 
et elle risque de vous embarquer sur l’émotion de la colĂšre ou de l’opposition. Elle va chercher Ă  vous dĂ©fier. Donc, il est prudent de ne pas aller sur ce terrain, et de montrer tactiquement, par la facilitation, que vous pouvez rester ferme sur vos zones de responsabilitĂ© et qu’il n’y a pas de souci Ă  ne pas ĂȘtre d’accord. Dans ce contexte, il ne s’agit pas d’avoir raison ou tort mais de respecter les nouvelles rĂšgles du jeu. C’est dĂ©sormais le « central » qui reprend la main. Et vous le reprĂ©sentez. Faites le lui sentir en vous appuyant sur votre fermetĂ© intĂ©rieure et en vous rappelant votre axe managĂ©rial. (le cas Ă©chĂ©ant faites-vous une sĂ©ance de mĂ©ditation et de visualisation avant cette la prochaine sĂ©ance de travail avec cette personne).
  • Temps 2. Au bout de 6 mois
.

Cette personne aura compris que vous savez coconstruire avec elle, que vous ĂȘtes compĂ©tente et lĂ©gitime et que les conditions sont favorables Ă  l’émergence d’un nouveau mode collaboratif.

Entre temps, et depuis ce jour, que vous aurez abandonnĂ© la peur d’ĂȘtre mal aimĂ©(e).

Conclusion : je l’emprunte Ă  une phrase que j’ai entendu ce midi suite Ă  cette session de business coaching. (Comme une synchronicité .)

Souciez vous de ce que pensent les autres de vous et vous serez toujours leur prisonnier.

LAO TSEU

Moralité : n’ayez pas peur d’ĂȘtre vous pour ĂȘtre libre.

Marie Françoise ROUAULT DEVILLERS

mfdevillers@bpluriel.com

Auteur : Marie-Françoise ROUAULT DEVILLERS

Mentor de Direction de projet et Business Coach - Expérience professionnelle de plus de 28 ans et un référentiel qualité, validé par des certifications.