DE LA POSTURE D'EXPERT VERS La FACILITATEUR

De la posture de Manager Expert à une posture de Manager « Coach Facilitateur » sans formation de coaching.

Vendredi un de mes clients, directeur de l’Innovation d’une sociĂ©tĂ© internationale, que j’ai l’honneur de coacher, me demandait : Marie Françoise, auriez-vous des outils de coaching ? Son dĂ©fi en 2022, est de passer d’une posture de sachant et d’expert trĂšs expĂ©rimentĂ© et disposant d’une forte anciennetĂ© dans son entreprise, Ă  une posture de Manager Coach, facilitateur.

Je lui ai donc proposĂ© de Construire un exercice de coaching Ă  partir de sa propre expĂ©rience en s’appuyant sur son talent d’expert et son positionnement transversal (entre R&D et Marketing d’une part et entre Marketing central et Marketing rĂ©gional d’autre part)

En synthùse, c’est un script en 3 bandes
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  1. L’expert intuitif sait comment s’y prendre mais ne sait pas comment faire sentir aux autres la bonne façon de faire. Il ne se sent pas crĂ©dible ni lĂ©gitime pour transmettre son approche car il est victime de son image interne (ce n’est pas un hiĂ©rarchique, c’est un « sachant » mais ni dans le domaine du Marketing, ni dans le domaine de la R&D – il est directeur des Innovations). Du coup, il doit trouver une autre approche plus « acceptable » et plus « tactique » pour faire cheminer les responsables marketing et les amener Ă  changer de mĂ©thode d’animation de groupes, en prĂ©sence d’acteurs plutĂŽt opposants ou plutĂŽt « dĂ©chirĂ©s »
  2. Il doit faire son exercice de « détricotage » de sa propre façon de faire, pour construire un exercice de coaching basé sur la technique du questionnement :
    • Quel est le chemin par lequel je passe pour arriver Ă  ce rĂ©sultat ? Quel est le process que j’utilise pour animer mes rĂ©unions ? Quelle mĂ©thode ? Quelle approche ?
    • Il l’écrit Ă  la main pour faciliter la « conscientisation »
    • Il reformule ces bonnes pratiques sous forme de questions susceptibles de guider le collĂšgue ou le collaborateur qu’il doit coacher
    • Il observe ce qu’il se passe ensuite, les rĂ©sultats de sa posture de coach et l’éveil de conscience que cela produit chez l’autre
  3. Il mesure la progression du collectif et les changements de posture des uns et des autres, leur capacité à mieux travailler ensemble, leur désir de mieux comprendre les contraintes des uns et des autres et in fine, les résultats business, traduit en indicateurs précis.

En conclusion :

N’avons-nous pas tendance, nous aussi, Ă  prendre une posture d’expert dans notre activitĂ© professionnelle ? Notre mental est alors en mode pilotage automatique. Et nous sommes persuadĂ©s de bien faire. Mais dĂšs lors qu’il s’agit de travailler en Ă©quipes d’experts, oĂč l’égo du « sachant » trouve lĂ  une plateforme de dĂ©veloppement et d’expansion, il est bon Ă  ce stade que quelqu’un puisse prendre ce rĂŽle « mĂ©ta » afin de crĂ©er les conditions d’écoute et d’empathie collective, dans un contexte dominĂ© par la recherche de performance et la compĂ©tition.

Par cette expĂ©rience mon client a acceptĂ© de s’ouvrir Ă  d’autres possibles, en sollicitant son « business coach », d’élargir son propre champ de conscience, de se dĂ©couvrir un talent de coach facilitateur en lui, tout en crĂ©ant les conditions d’un dialogue collaboratif.

Et vous, avez-vous fait cette expérience ?

Auteur : Marie-Françoise ROUAULT DEVILLERS

Mentor de Direction de projet et Business Coach - Expérience professionnelle de plus de 28 ans et un référentiel qualité, validé par des certifications.